Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Troisième Wagon
Le Troisième Wagon
Archives
Derniers commentaires
18 juillet 2006

KalinichtA

greece_posterJe suis venue en Grèce parce qu'il le fallait, tout simplement. Le jour où j'ai pris ma décision, je n'ai pas réfléchi. C'était une évidence. Je venais de rentrer chez moi, je regardais les montagnes qui me barraient le chemin de la mer, le corps encore plein de sel, et tout mon ventre s'est noyé de certitude. Englouti. J'étais en amour depuis 16 ans avec ces rochers bleus enfumés de mirages; quand je touchais leurs sols du bout de mon orteil, je sentais tout se déployer au fond de moi, je pouvais fouiller le ciel de mes poings sans même m'étirer. En grèce, j'étais un point d'exclamation; j'étais plus longue, plus haute, plus complète. J'ai démissionné la semaine qui suivi mon retour, j'ai raflé mes économies, et je suis revenue dans mon pays d'écume; 2 mois plus tard. Je n'ai eu peur qu'une fois, à l'aéroport, en voyant Jaco, mon Canard, Bombinette et Bibi me dévisager d'un air grave et me serrer fort dans leurs grands bras tendres. Nous avons fait un dernier concours de grimaces, et comme d'habitude, Bombinette et moi avons été ex-aequo. Mes doux camarades de jeux allaient me manquer. J'ai eu peur, mais je n'ai pas douté. Jamais; et lorsque ce jour là l'avion a entamé sa lente descente vers Athènes, je jure qu'une larme de bonheur s'est glissée entre la Grèce et moi. C'était ma décision, ma grande aventure, elle me souhaitait la bienvenue dans le bleu métallique. Je ne connaissais personne, j'allais construire petit à petit mon lent paradis rocailleux à flanc d'eau, j'allais enfin me réveiller.

Comme toujours, Athènes m'a ouvert son ventre pollué, sa quincaillerie délicate et rude, Athènes m'a ouvert les yeux.

Une nuit dans cet hôtel un peu glauque au Pirée, enpêtrée dans la sirène des ferries qui partent pour Cos, Sifnos, Rhodes, Thessalonique ou Santorin. Moi, je vais à Paros, mon caillou scintillant, mon sac-à-dos est léger, il est plein de vent.

Je m'endors rassurée, il ne peut rien m'arriver de mal, je suis invisible au mauvais.

Kalinichta.

Publicité
Commentaires
Le Troisième Wagon
Publicité
Publicité