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Le Troisième Wagon
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14 août 2006

Le MagiCieN D'OsE

                    Il vient de m'arriver un truc complètement surréaliste; rien qu'en l'écrivant, j'en rigole encore, avec une pointe de "tssss tssss ça n'arrive qu'à moi" ou quelque chose de ce genre. Ce matin, je me baladais en direction de la poste avec 3 ou 4 machins à faxer sous le bras, genre petite sacoche en vieux cuir pourri pour donner le change et faire croire que je travaille. Jusque là, rien de très palpitant, j'en conviens (même moi je m'ennuyerais à lire ça si j'étais à votre place, et pourtant Dieu sait si je suis bon public). Bon, je fredonne lalala en me disant que quand même, pour un 17 Novembre, il ne fait pas si froid que ça, je regarde le bout de mes chaussures faire plic plic en effleurant les flaques et bong, mon regard croise celui d'un type qui fond sur moi comme un vautour. "comment allez-vous?", qu'il me sussure entre 2 gouttes. Moi, je me gratouille les souvenirs, je ne vois pas du tout à quel moment ce monsieur est entré dans un de mes tiroirs mémoires (il faut dire que je suis très très peu physionomiste. Si je croisais aujourd'hui mon ancien patron, je ne le reconnaitrais même pas; il faut dire aussi que je ne le verrais pas, pour les raisons que vous savez hu hu). Alors je dessine sur ma bouche un vague flottement et je réponds d'une voix assurée et un rien trop forte:"bien bien! Et vous?" (faut être un peu tarte, franchement. Au lieu de "et vous?", j'aurais pu dire "bonne journée!", ça coupait court et hop). Donc le monsieur me demande si je vais au travail et je réponds que non, il me demande si j'ai le temps de boire un  café. Je réfléchis à toute vitesse, ça doit d'ailleurs se voir sur ma figure parce que ça exige de moi un effort colossal, et je me dis qu'après tout oui j'ai le temps et qu'en plus on a l'air de se connaitre (si ça se trouve, nous avons fait ensemble un stage de peinture sur soie en Bretagne ou une marche pour le front de libération des bousiers d'Australie, je m'en voudrais de rater la possibilité d'évoquer de vieux souvenirs palpitants). Bon, vous savez comment ça se passe quand on veut faire croire à quelqu'un qu'on se souvient très bien de lui alors qu'en fait, vous l'avez depuis longtemps balancé dans la 7eme dimension avec tous ses meubles; vous le faites parler, vous glanez des indices en hochant de temps en temps la tête, vous balancez 3 ou 4 onomatopées parfaitement incomprehensibles qui peuvent vouloir dire tout et son contraire, en attendant une illumination. Là, c'est le soulagement absolu, les vannes s'ouvrent tout grand et déversent à l'intérieur tout un flot d'informations qui vous reviennent aussi larges que le Queen Mary. Vous entrez, enfin, en territoire connu (attention, c'est parfois dangereux; si vous identifiez soudain le crapeau violet qui vous a larguée comme un abricot moisi au sommet d'un glacier 10 ans auparavant, ne cédez pas à la violence gratuite. Le fait qu'il vous ait proposé un café signifie que lui a gardé un excellent souvenir de ce séjour en enfer, et qu'il ne se souvient probablement pas vous avoir poussée dans la crevasse).

Sauf que là, les indices n'étaient pas bien clairs. Au fur et à mesure de la conversation (qui ressemblait plus à un monologue, vu que je n'osais pas en placer une par crainte de révéler mon ignorance-c'est chouia vexant quand même-), je me suis finalement rendue compte qu'il me prenait pour une autre (déjà, je m'étais douté de quelque chose lorsqu'il m'a appelée Marianne). Vous imaginez le comique de situation? On dirait un truc écrit début XIXeme par Sacha Guitry, lui persuadé que je suis Marianne ( avec qui il a peut-être organisé le casse du siècle dans un Shoppi à Angoulême ou fait des parties fines avec une dizaine de messieurs déguisés en pâquerettes), et moi persuadée qu'il s'agit d'une vieille connaissance sortie des limbes de ma jeunesse, aux environs de 1238. Enfin bon, nous nous sommes vouvoyés, c'est toujours ça comme indice (pas forcemment révélateur d'ailleurs dans le cas de la partie fine, ça peut faire bourgeois de se donner du "vous", voire provoquer un délicieux petit frisson de grandeur). Bref, je n'ai pas eu le coeur de lui avouer que je n'étais pas Marianne, parce qu'en plus c'est un joli monsieur.

Ce qui est très très con, par contre, c'est qu'il m'a dit en partant qu'il me téléphonerait.

C'est Marianne qui va être contente.

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Commentaires
B
nola, dans le porc d'Amsterdam?
N
Ma mie, je revendique le côté cochon de ma personne, parce que comme qui dirait, et je cite : "Dans le cochon, tout est bon !" ;-)
B
dans 5 jours, tu joues les colosses; oublie les zygomatiques!!!! ;-))))<br /> Président, c'est fou comme un rien nous amuse...;-)<br /> Bon, c'est pas tout ça, mais je m'en vais profiter de la seule journée sans neige du mois d'Août (demain c'est Noel, tous à vos bottes en poils de gnou!); mais avant de partir, un jeu de mots très naze dont je ne suis pas peu fière:<br /> "la chevauchée des vaches qui rient", par Wagner.<br /> Haaaaaaaaaannnnnn comme c'est nuuuuuuuuuuul!!!!!!<br /> (même pas honte)
Y
Je crois que je me suis pété un muscle là c'est pas grave c'était qu'un zygomatique ;-)<br /> A bientôt Bille<br /> Bisous
J
Le plus rigolo dans ces cas là, c'est d'arriver à leur suggérer des souvenirs parfaitement faux puisque vous venez de les inventer. Dès qu'ils ont dit "ah oui, je me souviens", vous pouvez regagner votre tanière en ricanant pour faire un e croix dans la colonne "encore un".
Le Troisième Wagon
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