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Le Troisième Wagon
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22 août 2006

Un Dimanche à la montagne. Part2

oche1_grand       Cette leçon vaut bien un poumon craché sans doute...A cet instant, il me semble que ce que tout être humain mérite, c'est une VUE; une vue haute et large, un point levé qui ne bute sur rien, un horizon qui s'enfouit en soi et se met à l'aise au fond des yeux. Du calme et des couleurs. A cet instant, on peut être amoureux sans objet, parce que tout est beau.

SAUF MOI, je le précise. Moi, je ressemble à une serpillère enchantée qui crachotte et bafouille, vaguement définie par une polaire, un sac à dos et des chaussures en bois. Je repose un moment dans la lune qui monte avant d'aller m'affaler à l'intérieur du refuge, où une dizaine de petits trolls bronzés à carreaux  causent piolets et premier de cordée. C'est intéressant comme tout, les conversations de refuge; on en apprend très long sur tout un tas de choses dont on ne parlera plus jamais et qui resteront à l'état de vague ébauche au fin fond de la mémoire. Deviser autour d'une fondue avec de parfaits inconnus dont on va partager un grand instant d'intimité, à savoir le sommeil, a quelque chose de surréaliste.; j'aime bien, en fait.

Dans un dortoir, passés les quelques premiers instants potaches pendant lesquels on fait des farces dans le noir (merci Lau d'avoir mis une chaussure sous mon oreiller, ça m'a bousillé la C3), il faut essayer de dormir. Je pensais qu'au sommet d'une montagne, rien ne pouvait rayer la nuit (à part les hurlements des loups, les grognements des ours affamés et les rochers qui tombent), je me trompais. Dormir dans un dortoir équivaut à passer 8.00 sur un tarmac en compagnie de ce que toute l'aéronautique a produit de plus bruyant ces dix dernières années. Il y a des gens qui rêvent tout haut, des gens qui ronflent et des gens qui papottent tout bas, il y en a même qui font tout ça en même temps. Comme je ne dors pas, je pense à tout un tas de petits trucs débiles, la probabilité d'une chute mortelle demain matin, perforer pendant son sommeil la nuque de mon voisin de couche, aller en Suisse acheter du chocolat ou mettre du cyanure dans le café au petit déjeuner. En plus j'ai froid et je n'ose pas me tourner plus de 3 fois par minute parce que mon sommier fait "gnîîîî gnîîîî gnîîîîî" à chaque mouvement.

Ce qu'il y a de fou, c'est que tout ce petit monde se réveille à la même heure (5.30) dans un esprit incroyablement bon enfant, alors que nous sommes tous sales comme des peignes et frippés comme des draps (enfin bon, moi, je ne me réveille pas, vu que je n'ai pas dormi. Je n'essayerai même pas de vous décrire la configuration improbable de ma coiffure, on dirait une explosion). Je n'arrive pas à comprendre comment on peut se réjouir à la perspective de se tapper un dénivelé de 7000 mètres en 3 heures (alors qu'il serait plus simple de s'envelopper de papier-bulle et de se laisser rouler jusqu'au point de départ en chantant une tyrolienne pour faire couleur locale). Mais l'aube est miracle, ça vous chamboule le ventre, et c'est si calme et doux qu'on en oublie les reliefs aigûs de la nuit

Bref, je ne voudrais pas faire trop long, vous allez vous lasser. Et comme je suis moi-même très lasse (mais vivante, ce qui est un plus), je vais aller m'enduire de crème solaire et sombrer dans la stupeur mentale devant le lac toute la journée. Bien mérité.

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Commentaires
B
Etre large et ouvert, mon Nola...;-)))<br /> JLC, j'y travaille TRES dur!!!;-)
J
la montagne en ascenseur c'est mieux :D<br /> pour ce qui est de la chemise à carreaux j'imagine ... ;))))<br /> <br /> bon repos à crème solaire:o)
N
tout n'est qu'extensions ! ;-)
B
Il faut aussi compter les extensions...;-))))
N
...... Pays Merveilleux<br /> Où ceux qui s'aiment<br /> Vivent à deux
Le Troisième Wagon
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