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Le Troisième Wagon
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6 janvier 2007

WelcOmE to The PleaSurE DOmE

J'aime beaucoup les petits dîners entre amis (ah ah, la bonne blague! Tu es certaine que tu ne préfères pas croupir au fond de ta grotte dans un état de dénuement total avec pour seule compagnie les bouloches de poussière et les ustensiles de cuisine?). On y apprend toujours tout un tas de petits trucs édifiants.plaisures                                 

Par exemple, une amie qui travaille à la Sécurité Sociale m'a confié qu'à partir du 1er Février, il sera interdit de fumer dans les locaux, mais il sera également interdit de fumer dans les garages de la SS (et pour le coup, l'acronyme de l'organisme devient assez savoureux, il suffit de rajouter "waffen". Par contre, il  est toujours autorisé d'y laisser tourner le moteur de votre 4X4 diesel pendant 30 minutes) et de sortir pour en griller une sur le trottoir. Une cellule psychologique sera mise en place pour aider les pauvres puants (dont je fais partie) à se passer de leur poison. Fichtre, voilà qui laisse songeur. Entendons nous bien, je suis la première à respecter le bon sens de ceux qui ne fument pas (en revanche, j'attends d'eux qu'ils me foutent la paix lorsque j'allume une clope en toute conscience du danger, je ne suis pas arrivée à l'âge qui est le miens pour recevoir des leçons supplémentaires à celles que l'état nous inflige dans une mauvaise foi à la limite du comique). Il m'est arrivé de ne pas fumer chez moi afin de ne pas indisposer certains de mes amis, ça me parait logique. Mais quelque chose de plus inquiétant se profile au-delà de ce vaste débat. Vous ne le sentez pas venir, l'ordre nouveau et sa kyrielle de tabous? Parce que moi, ça me flanque les chocottes, cette société dans laquelle nous sommes obligés d'avancer sur des oeufs, dans laquelle il devient impossible de parler autrement que par métaphores si on ne veut pas se retrouver en procès avec telle ou telle susceptibilité froissée, et dont les nouvelles icônes morales sont représentées pêle-mêle par des footballeurs, des mannequins et des produits édulcorés du show-biz et de la jet-set (ne cherchez pas, ce sont en général les mêmes). Il sera bientôt politiquement incorrect d'être petit, légèrement enrobé (les obèses seront niés, on les appellera handicapés et on les soignera de force), d'aimer le camembert qui pue et de revendiquer le droit à la paresse, il y a là une dérive qui m'inquiète. Le politiquement correct, personnellement, je m'en fous, parce que ça ne veut rien dire. J'aime l'irrévérence et la passion. Et plus que tout, j'aime la différence.

Ce qui suit va peut-être passer pour de la nostalgie à 2 sous; je suis une nostalgique à 2 sous, ça ne me dérange pas. Je regardais récemment la rediffusion d'un "droit de réponse", la célèbre émission des années 80 de Michel Polac. C'était un plateau où tout le monde finissait par s'étriper dans une brume opaque générée par les fumeurs, où le débat politique, social ou artistique s'achevait systématiquement en pugilat, avec pour monsieur Loyal un animateur coquin comme tout qui prenait un malin plaisir à jeter de l'huile bouillante sur le feu de ses invités. Cependant, à la différence d'un Fogiel, il n'était pas agressif, il ne cherchait pas à débusquer des lièvres dont tout le monde se contrefout, et il était excessivement cultivé. Son but était de débattre. La cigarette n'est bien sûr qu'une anecdote, je ne suis pas en train d'écrire que fumer à la télévision est une bonne chose. Ce que je suis en train d'écrire, c'est que j'ai vraiment peur que la société que nous sommes en train de bâtir soit à la limite du lissage systématique et de l'agressivité larvée (à cause de?).

Nous vivons grosso modo 80 ans; c'est très court lorsqu'on y prend plaisir. Mais personnellement, si je ne peux plus dire à mon voisin qu'il m'emmerde lorsqu'il met sa sono à fond à minuit sans me retrouver avec un procès sur le dos pour "atteinte à la liberté individuelle", si je ne peux plus me gaver de plats en sauce et de gâteaux sans qu'on pointe sur moi le spectre du cholestérol, et si je ne peux plus satisfaire à de petits plaisirs qui me sont parfaitement personnels et qui me distinguent du reste du monde,  ça va me paraître très long.

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Commentaires
M
J'aime beaucoup cette petite histoire...mais ce qui est amusant, c'est que tout le monde se soit focalisé sur cette histoire de cigarette alors que je parlais de libertéS individuelles. Le tabac est, en lui même, très anecdotique. Mais je vais malgré tout m'en griller une ci-fait...;-)))<br /> Ubu, si je dis "à ta santé", je vais me prendre une volée de bois vert...;-)))<br /> Yves, râler est un droit inaltérable.;-)<br /> Et tu as bien raison, ma Zeld! Quand je vois mon budget clopes, je pourrais aller à Athenes 2 fois plus souvent (ou à Vierzon mais c'est moins glamour)!
Z
pcq je fume plus . et chui vachement contente .
Y
Fumer, manger, boire ... Ce sont des choix personnelles, des libertées, en interdisant quoique ce soit, le monde politique attaque la libertée individuelle. <br /> Enfin tant qu'on rêle pour celà, on ne rêle pas pour autre chose<br /> Bisous M'mzelle
U
Une société trop lisse nous prive de bien des délices : on y vit les uns contre les autres (Tout contre ? Même pas !) <br /> <br /> Volutes partagées ;))<br /> <br /> A bientôt.
M
C'est le cardiologue qui répond et pas le cardiologie ! <br /> <br /> Je deviens gâteuse ma parole ;-)
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