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Le Troisième Wagon
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21 février 2007

Mauvais calculs (c'est super long, mais j'ai beaucoup souffert)

medecine

Bonjour. Hier, j'ai passé un sale quart d'heure. Je sentais bien venir le truc depuis le matin mais, appliquée que j'étais à percer le secret du dongle, je n'y attachai pas plus d'importance que ça et traitai la vague douleur par l'indifférence la plus morgueuse. N'empêche, pendant que je faisais l'andouille avec mon clavier, de petits grains de sable s'accumulaient lentement mais  sûrement dans mes reins, recouverts pour l'occasion d'un jean de bonne facture qui met en valeur mes formes arrogantes. Je ne sais pas si vous êtes déjà passé par une crise foudroyante de kolicôn nefrôn (je préfère l'écrire en Grec parce que si je l'écris en Français, les petits malins que vous êtes vont se faire une joie d'écrire tout un tas de saletés qui risquent d'entâcher la poésie sous-jacente de ce blog), mais je ne souhaite ça à personne, c'est comme avoir une moissonneuse-batteuse livrée à elle-même dans le bas du dos. Vous cherchez désespérement à prendre la position la moins inconfortable pour lui faciliter le passage, mais comme c'est une moissonneuse format Massey-ferguson des grandes plaines (le correcteur propose "n'acétifierions", c'est pire que le dongle), elle vous laboure quand même la ceinture abdominale. Avec Grand Volontiers. Mes crises ont plusieurs spécificités dont je suis assez fière: elle interviennent toujours dans les lieux publics, et s'accompagnent d'effets collatéraux assez fâcheux: vertiges, crampes dans les pieds, hoquets et perte de la plus élémentaire des concentration ( normal, je lutte contre une douleur diffuse et pétaradante tout en tentant de conserver mon quand-à-moi et un visage de marbre). Celle d'hier s'est déclarée en plein MAMCO, à l'occasion du vernissage de la nouvelle exposition. J'étais en pleine conversation avec un des artistes lorsque le Massey-Ferguson a fait son apparition, ravageant instantanément la posture délicatement féminine que j'avais adopté pour l'occasion (je ne comprends pas l'art moderne,  je combats cette ignorance avec mon cerveau reptilien, un regard vide, et une espèce de distance calculée qui peut, le cas échéant, passer pour de l'érudition. Au pire, je fais croire que je suis Slovène, et que je ne parle pas la langue). Je me suis isolée un instant à la recherche de la position idéale (idéale n'est d'ailleurs pas le mot, parce que quoi qu'il arrive, le Massey-Ferguson vous ravagera les flancs), et je me suis rendu compte que je souffrais beaucoup moins penchée en avant à la limite de la chute, un peu comme si je m'inclinais très bas devant un roi de Perse. Dans le même temps, les vertiges ont commencé, mes orteils se sont recroquevillés dans mes chaussures (dans ces cas là, le mieux est de marcher sur la pointe des pieds, ce qui vous donne une démarche de flamand rose, surtout si vous avez les rotules inversées) et j'ai perdu le fil de la conversation pour me concentrer très fort sur mon apparence, ce qui n'a pas échappé à mon interlocuteur qui s'est assuré que tout allait bien. " oui oui", ai-je répondu d'une voix crayeuse (c'est à ce moment que l'accent Slovène devient utile). J'ai entamé d'une démarche de tourteau (combinée à celle du flamand rose, je ne vous dis que ça) un habile repli vers une chaise (en fait, c'était une oeuvre d'art, mais au diable les convenances lorsque vous êtes en train de passer l'arme à gauche) avec l'impression d'être une planche anatomique en relief. Notez bien, dans un musée d'art moderne, ça ne fait pas tâche; et comme vous êtes immobile à cause des orteils, des vertiges et du Massey-Ferguson, tout le monde peut vous observer à loisir sous toutes les coutures. En art moderne, c'est ce qu'on appelle un happening, sauf que là, c'est involontaire, et que vous êtes prêt à révéler n'importe quoi pour que les tenailles chauffées au rouge que vous avez dans les reins se dissolvent.

J'ai d'ailleurs révélé n'importe quoi, à travers une crise de hoquets incongrue.

Lorsque je me suis trouvée en état de lever le camps (en tourteau), je suis rentrée en conduisant sur une fesse, le nez écrasé sur le volant, un moignon (à cause des orteils) sur l'accélérateur et secouée de hoquets délirants, on aurait dit la voiture des Barios. Aujourd'hui, ça va mieux; la moissonneuse-batteuse a été remplacée par une petite tondeuse Evinrude assez élégante (alors là, chapeau le correcteur, il propose "évinçâtes"), je suppose qu'elle va d'elle-même se transformer dans la journée en aspirateur de table dont le sac plein à craquer menace d'exploser, et je vais faire la planche sur le futon.

Hic.

PS: j'ai malgré tout réussi à placer 6 fois le mot "dongle" dans la conversation. Avec témoin.  Je suis assez fière.

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Commentaires
J
Après les Roulements à Bille, nous avons les Rognons à Bille. Le Progrès est décidemment une belle chose.<br /> Mais je me déteste quand même : deux fautes de français dans la même phrase pour un jeux de mots à deux euro-balles...<br /> (car "à" ne peut remplacer "de" que lorsqu'il s'agit de Paulo et de sa cabine)<br /> signé : Maître Qu'a Paulo
M
J'y vais de ce pas, Marie; et oui, je suis persuadée qu'un type comme Rebroff ne change pas. Alors son chapeau...
M
J'entends là à la radio belge que Yvan Rebroff vient chanter en Belgique le mois prochain !!!<br /> <br /> Tu crois qu'il a toujours le même chapeau ? En tout cas, il vit encore c'est déjà ça !<br /> <br /> :-)
M
Je venais te dire que photographe amateur en plus de poète également amateur :-) j'ai une nouvelle page sur antre-lyre... Juste au cas où tu voudrais jeter un oeil sur mon "grand dongle" :)))<br /> <br /> http://jardin.antre-lyre.org <br /> <br /> Amitiés Madame Bille<br /> Marie
M
Pipique, je me suis tappé 2 L de verveine et un 1L de thé vert, ça devrait suffire, mais je peux faire mieux si vraiment il y a un challenge acceptable<br /> MmeDeKeravel (ça sonne très noblion Celte), je suis ravie de vous faire rigoler, et plus encore que vous passiez une belle soirée avec votre chéri. ça c'est la vraie vie! ;-)<br /> Nola, tiens? toi aussi?<br /> Tilu, dommage qu'il y ait des rochers dans les champs, mais bon, on ne peut pas tout avoir...;-)<br /> Emile, je reste sans mots devant un tel commentaire...<br /> Zelda, tu parles de l'elixir de jouvence de l'abbé pourri?<br /> Artatum, ça se pourrait bien...j'y travaille avec opiniâtreté<br /> Tin, Charly, on peut pas souffrir en paix?
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