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Le Troisième Wagon
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4 mai 2007

J'irai cracher sur vos tongs.

terroir    Bonjour. Il y a des matins comme ça où tu es obligée de te lever tôt pour faire du café et le petit dejeuner et après, tu te retrouves avec plein de temps devant toi une fois que la bourrasque est passée alors autant écrire un petit truc avant de consulter ton agenda. Je vais d'emblée faire taire d'une pichenette ceusses qui pensent que je suis inconstante dans la rédaction de mes billets, mais il est des sujets que l'on se doit de révéler au public. Etre professionnelle, c'est ça; il faut savoir faire fi de ses sentiments personnels et mettre de côté son bien-être, l'information n'attend pas.

               Hier, j'ai assisté à la nocturne de la grande foire internationale de La Roche sur Foron (ça vous la coupe, je sais; mais ne soyez pas amers, vous aussi vous aurez votre heure de gloire, ce n'est qu'une question de temps). J'aime bien ce genre de manifestation, ce n'est pas tous les jours que vous pouvez assister à une démonstration de Massey-Fergusson au biogaz, coincée entre les "cheminées faufeux" avec du vrai faux feu et de vraies vilaines fausses bûches, et la ligne de mobilier de salon " Joseph Molève, pour un salon de rêve", qui vous rappelle le fauteuil de repos Everstyle à ses pires moments, c'est à dire tous. De temps à autre, proximité Helvète oblige, un gros coucou jailli d'un recoin sombre vous braille un "coucou!" tellurique dans les oreilles, et vous vous retrouvez sourd comme un caquelon pendant les 10 minutes qui précèdent le "coucou!" tonitruant suivant , c'est très folklorique ( et un peu lassant malgré tout).

Mais je n'étais pas très à l'aise. Vous est-il déjà arrivé de vous sentir grotesque d'un bout à l'autre de la soirée, tout simplement parce que le déguisement que vous avez choisi s'avère parfaitement inadapté à l'endroit dans lequel vous allez divaguer? En ce qui me concerne, c'est une chose qui m'arrive assez souvent, mais je ne m'y fais pas. Bref, j'ai choisi pour l'occasion une ravissante petite robette ultra chic, présent de Noêl de princesse Zelda, qui n'est pas du genre à vous faire cadeau d'un torchon en toile de jute avec des trous dedans. Elle, elle picore des haribo avec les princes au quarante septième étage d'un building avec piscine olympique sur le toit et ferrero rochers en or massif, tu penses bien si elle va mettre des grosses culottes en crochet avec une50 jupe en rotin raide par dessus, et un collier de graines équitables autour du cou. Et lorsque j'ai une envie folle de porter quelque chose (je parle de vêtements ou de toast, pas de parpaings), je me fais un devoir de plier les éléments à ma volonté, j'ai des pouvoirs déments.  Alors, pour casser le look un peu polo-de-Bagatelle-garden-party-à-Cabourg-et-pince-fesses-en-diamant (je vous rappelle que le diamant est la seule pierre précieuse avec laquelle on puisse rayer n'importe quoi. Même les fesses), j'ai mis des tongs achetées 4,90 au supermarché.

La classe, c'est inné.

Donc nous voilà parties, mes tongs à 2 kopeks, ma petite robe waikiki-chic-regarde-un-peu-mes-poumons, et moi, à travers les tracteurs, le mobilier vrai massif verni brillant rustique à tapisserie scène de chasse médiévale, et les radiateurs dernier cri en forme de cathédrale de Paray-le-monial, avec pour seul objectif le quartier-roi du lieu: les produits du terroir. L'ami qui m'accompagnait, allez savoir pourquoi, s'est perdu dans la contemplation d'un pare-chocs de tracteur; je ne l'ai revu que très tard, dans l'obscurité, alors que lui et moi cherchions manifestement à nous extirper à tâton de ce labyrinthe après avoir vécu les mille angoisses. Nous nous sommes très courtoisement salués dans deux langues étrangères indistinctes, avant de réaliser que nous étions venus ensemble ( cette amnésie temporaire est la pure manifestation de l'effet psychédélique produit sur l'organisme par un pâté de campagne aux oignons confits arrosé de Mondeuse). Il a regardé mes tongs, un sourcil légèrement arqué, et m'a avoué d'un ton un rien pâteux qu'elles étaient bien moches, et que l'une d'entre elles avait un petit côté de guingois qui donnait à mes orteils une allure crispée (je sais toujours m'entourer de fidèles compagnons très observateurs, et très peu courtois. C'est le secret de ma réussite).

tongsTU PARLES QUE MES ORTEILS AVAIENT L'AIR CRISPES, LA PETITE FICELLE CENTRALE DE LA TONG A PETE AU MOMENT OU JE DONNAIS UN COUP DE PIED INVOLONTAIRE DANS UN SEAU DE CIDRE (4,90 euros. ça vaut pas plus). TU VEUX QUE JE TE RACONTE LA HONTE DE LA TONG VOLANTE AU-DESSUS DES FROMAGES??!!!?

                              Elle a fait zzzzzzziiiiiiiiiiiiii par dessus le tonneau et je l'ai récupérée 2 mètres plus loin, au pied d'un superbe chalet reconstitué en rondins des alpages; il m'a bien semblé l'entendre ronronner de plaisir. Après, j'ai fait tous les stands en boitillant tout en crispant les orteils autour de la ficelle, c'était insoutenable. C'est la raison pour laquelle je me suis finalement greffée à l'étal du patrimoine gastronomique, en attendant la nuit. Je sais TOUT du jambon Savoyard et de la viande des grisons, je peux vous rencarder, j'ai de super adresses (et quelques papiers gras vaguement griffonnés d'une écriture hésitante et partiellement effacée ( le stylo-bille n'adhère pas très bien sur des tâches de graisse) que j'ai retrouvés en boulettes compactes au fond de mon sac-à-main).

Par contre, ma petite robe semble avoir eu un franc succès; un gros monsieur à moustaches a même tenté de la monnayer contre un jambon cru et une caisse de Roussette; mais je suis persuadée qu'il pensait que c'était une nuisette (ah, le correcteur orthographique s'emballe, il me propose noisette, puisette ou poussette. Pourquoi pas roussette?), et que j'étais venue sur le stand pour m'offrir un apéritif dinatoire juste avant d'aller taquiner la couette.

Je suis très heureuse d'exercer mon métier de journaliste avec autant de classe et de distinction, je pense être très rapidement contactée par des médias influents qui me confieront des dossiers sensibles, ou par une agence de conseil en image qui me chargera de faire rire Condoleeza Rice.condy_rice

Ce qui n'est pas gagné.

(ne vous méprenez pas; sur cette photo, Condoleeza Rice est prise d'un fou rire qu'elle réprime à grand peine)

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Commentaires
M
tu n'y vas pas de pied mort, Posuto!<br /> Charly, vous êtes pitoyable; non seulement vous vous baladez les fesses à l'air sur votre blog, mais vous cherchez à saper mon moral de façon cruelle et vile. C'est très mal.<br /> Tidoigt, oui, certes, mais dans ce cas, il faut prévoir un sac-à-dos, ce qui n'est guère raccord avec une robe de princesse. Et encore merci pour Google! (déjà qu'on arrive chez moi par Yvan Rebroff et petite culotte qui se lèche alors bonjour la crédibilité)
T
qu'à la fin elle se casse...la séquence de l'échappée de la tong sur la tête des chats laids est tout à fait ravissante. mais un conseil de fille en vaut deux: c'est comme les bas, il faut prévoir deux paires (hihihi...je vois d'ici où vont mener les recherches google! ooops...)
C
Autant d'habitude je vous trouve drôle, autant là, vous êtes navrante et votre billet est bâclé.<br /> C'est de l'humour à deux balles (et je m'y connais).<br /> Désolé.<br /> Charly, c'est bon pour le moral.
P
Je sais désormais pourquoi mon ennemi mortel s'appelle : godasses dont on voit les pieds dedans par les trous ou l'absence de structure solide et opaque.<br /> RV
M
J'ai pas calculé non plus lorsque je les ai achetées, Zelda!<br /> Tom de Savoie, je te fais remarque bien que toi aussi, t'es censé travailler QUE TU VAS RIPPER TOUT DE MAINTENANT SUITE!!!;-)))
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