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Le Troisième Wagon
Le Troisième Wagon
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23 mai 2007

Bon allez je change de titre, mais j'ai loupé mon train bon Dieu (vous me direz, ça change pas grand chose, c'est vrai)

Parce que vous croyez peut-être que c'est facile? (je suis navrée, mais c'est la seule introduction que j'aie pu trouver. Je conviens bien volontiers (avec Grand) que ça n'est pas ce qui se fait de plus chic dans le monde de l'écriture, mais imaginez un peu ce que ce serait s'il n'y avait carrément pas d'introduction. Il n'y aurait tout bonnement pas de texte. Hé oui, gros malin, tu n'avais pas pensé à ça, mais tu as bien de la chance de m'avoir pour te guider sur ce long chemin semé d'embûches, et qui pourtant sent la noisette. C'est alors que soudain je pensai: mais où ai-je bien pu fourrer ce porte-clef terriblement moche que vient de m'offrir NeveuBille? Alors elle s'en fut, voûtée par le poids des ans, et nul ne sut ce qu'il advint de cette étrange créature mi-femme-mi-reblochon (ce qui n'était pas très pratique pour parler puisqu'elle avait une croute à la place du visage, mais de toutes manières, elle n'avait pas grand chose à dire) dont le destin était scellé dès sa naissance. Elle aurait pu choisir autre chose. Mais non. Voilà. Passons à autre chose.107263608_2d5436996f

Vous savez ce que je préfère dans cette vie? Exactement. Enfin bon, il y a plein d'autres choses qui me plaisent, mais ça, j'aime tout particulièrement. Non, pas ça, encore que, mais ça j'aime vraiment beaucoup. Bref, j'aime bien larver. Et dans cette ville que j'aime tant (non, George, n'insiste pas, je ne viendrai jamais vivre dans ta villa de 47 pièces avec 2 piscines et vue sur la mer que tu viens d'acquérir à Waikiki et dont tu m'as envoyé le titre de propriété, libellé à mon nom, accompagné d'un chèque de 400.000 dollars pour les frais de bouche, c'est très gentil, mais je préfère rester dans mon studio de 11 mètres carrés, mes alpages qui sentent le purin et qui grouillent de pervers sexuels en knickers, chez moi. Je t'ai demandé de ne pas insister. Si tu continues, je t'envoie mon gibbon, fais gaffe.), cette ville magique, donc, est truffée d'endroits spécialement conçus pour le larvage (en machine, à 30°, avec un peu d'assouplissant, mais pas d'essorage parce que le lin, c'est fragile). Je les connais tous, vous pensez bien. Cependant, hier, mûe par une espèce de langueur consécutive à quelques jours de fol émoi, je décidai de faire simple, et d'aller m'applatir sur les pelouses du Pâquierpaquier (veuillez trouver ci-dessous une vue aérienne d'une tome de Savoie du Pâquier. Dieu que c'est documenté tout ça!)

Vous avez remarqué à quel point l'instinct grégaire est vivace chez l'être humain? Vous pouvez trouver un immense endroit totalement désert et vous y poser comme un plot; dans les 10 minutes, votre espace sera envahi par une horde d'enfants belliqueux et piailleurs, de leurs parents, accompagnés parfois de leurs ancêtres, du gardien d'immeuble et de la famille du boulanger, qui sont des amis de longue date. Votre regard se porte sur l'horizon, personne. Votre petit endroit tranquille est devenu aussi bruyant que la foire du trône alors que quelques mètres plus loin, c'est le monde du silence. Si ça ne m'énervait pas autant, je prendrais le temps de me pencher sur cet étonnant phénomène, mais dans ce cas précis, j'ai plutôt envie de sortir la boîte à gifflons et de la jeter à la figure des importuns.

Bref, il vous est à tous arrivé de savourer sereinement une lampée d'à-plat dos sur un gazon frais, et de voir soudain une ombre passer devant votre soleil. C'est un maquillagehomme, il cherche à lier conversation, il vous demande l'heure. Toute bercée que vous êtes par cette douceur estivale, vous ne pensez pas à mal et donnez, avec Grand Volontiers, l'heure qu'il se fait, en l'occurence 13.30. Merci, vous dit-il, et le voilà planté comme un poteau les pieds contre votre flanc droit. "Quel beau temps! qu'est-ce que vous faites dans la vie? Ah bon? vous ne faites rien? comme c'est agréable! vous êtes femme au foyer?" A ce stade de la conversation, comme je n'ose pas envoyer le néfaste brouter contre le gravier, je réponds n'importe quoi. Que j'ai 5 enfants, que je suis agent secrète mais chut il ne faut pas l'ébruiter car l'herbe a des oreilles, et je finis par dire que je me concentre sur l'étude du bruit du gazon qui pousse, ce qui a pour effet de faire fuir l'incongrû. C'est assez agréable de se faire un peu draguer, je ne vais pas faire la bégueule, mais si c'est par un type manifEstement passé par l'école véronique et Davina question vestimentaire, et qui a plein de trous dans la bouche, je me sens un peu moins honorée, il faut dire ce qui est.

Je referme les yeux. 5 mn de pure béatitude plus tard, ils sont tirés de leurs ténèbres par des frottements furtifs. ça fait Fffffffff ffffffff fffffffff et tchoc, je me prends un truc sur le pied. C'est un jongleur, avec une touffe de cheveux comme un kougloff, torse nu, qui s'est installé dans ma périphérie. Il jongle, mal, avec 5 balles, la cinquième vient de m'enboutir la tong. Encore heureux qu'il ne le fasse pas avec des torches, je suis hautement inflammable. Je commence à sentir une hire légère m'envahir, qu'est-ce qu'il fout là alors que 100 mètres plus loin, c'est le début du désert Mojave? La prochaine fois, je baliserai mon territoire avec des rateaux invisibles spécialement dressés pour claquer au nez des envahisseurs, et je creuserai une fosse pleine de poix bouillante autour. Dès lors, j'assisterai, pleine de morgue et de dédain, à leur pénible et douloureuse agonie. L'homme est un loup pour l'homme.

FFFffffffff FFFFffff ffffffffffffffffff....., probablement terrifié par la décharge mentale de haine pure que je viens de lui balancer dans le front, le jongleur s'éloigne de quelques mètres, le kougloff toujours en équilibre instable sur la tête (après réflexion, je ne peux tout simplement pas envisager que ce soit des cheveux). Il est instantanément remplacé par un abondant troupeau d'enfants (environ une quarantaine), habillés de t-shirts rouges et jaunes. Au début, je n'ai pas bien compris cette lubie d'habiller des gosses de manière aussi binaire. Mais, une fois répartis en deux groupes bien distincts (les jaunes et les rouges, donc), et lancés comme des boulets bien sonores à la poursuite d'un ballon ovale, c'est devenu lumineux. Ils disputaient deux matchs de rugby simultanés à quelques oldencablures de mes narines. Coup d'oeil sur l'horizon, le désert est toujours là, prêt à accueillir dans son vide sidéral toute la population de Bogota (je ne sais pas trop pourquoi je prends cet exemple; c'est assez irrationnel, mais je ne vais pourtant pas en changer un iota parce que. Vous n'aurez pas ma peau). J'ai suivi avec un certain intérêt le déroulement du match. C'est fou comme ces petites teignes issues de l'enfer profitent du rugby pour envoyer des gadins granitiques à leurs copains. Vous admettrez qu'un placage n'a aucune raison d'être en l'absence d'un ballon, du moins chez les gens civilisés. Et vous savez pourquoi il n'est plus dans la mêlée, le ballon? Parce qu'il vient de s'écraser sur mon sac (le sac de billes, ah ah elle est bien bonne), après avoir tournoyé de guingoi dans les airs pendant quelques instants de tension insoutenable. Et vous savez pourquoi je ressens une terrible tension croître dans mon estomac à cet instant? Parce que mon tube de crème solaire est dans mon sac, et vient d'expulser sous le choc tout son suc à l'intérieur, en ruinant mon portable, mes cigarettes, mon portefeuille et mes lunettes. Je suis brièvement tentée de réduire le ballon en purée (encore que je ne vois pas avec quoi mais c'est une figure de style), mais les instituteurs semblent avoir été recrutés sur un porte-avion ou dans l'armée de Charles Martel, et je ne me lance dans un conflit que si je suis certaine de gagner. C'est la raison pour laquelle on me juge pacifique. En réalité, je suis lâche, mais ne le dites pas au Président, je vous paierai grassement.

Vous avez déjà essayé de nettoyer des lunettes préalablement plongées dans un pot de margarine molle? Je vous recommande l'exercice, c'est très zen, surtout si vous le faites avec du papier journal bon marché. Après, vous avez l'impression de percevoir le monde depuis l'intérieur d'une baratte. En fait, vous ne voyez plus rien. Sans compter que vous êtes grotesque. Dans le même temps, j'ai ressenti une terrible piqûre à l'intérieur du coude, et j'y ai découvert un de ces insectes épouvantables, harnaché comme un chevalier de la table ronde, indestructible et probablement préhistorique, dont la vision au microscope vous provoque un arrêt cardiaque. C'était très chouette.

Lorsque les joueurs de Djembé sont arrivés, je me suis un peu abandonnée au fatalisme. J'aime le Djembé, ça me procure même de petites boules d'émotions au niveau du plexus. Même, des fois, je pleure tellement ça me secoue l'intérieur.magnum MAIS PAS QUAND J'ESSAIE DE DORMIR. Je suis donc allée voir une amie qui habite à l'extérieur de la ville. Lorsque nous nous sommes posées sur sa terrasse avec un petit verre de rosé, le voisin a démarré sa tondeuse. Une tondeuse, c'est exactement comme un bateau à moteur (enfin non, n'allez pas tenter de faire le guignol dans la baie de Cannes avec une tondeuse, ça comporte quelques risques), ça calle tout le temps. Et ça vous scie la moelle lorsque ça redémarre en projetant de petites mottes de terre dans tous les sens. Si possible dans votre verre. Et s'il est trop petit, votre visage fera très bien l'affaire (d'autant que vous n'avez pas vos lunettes pour voir arriver les projectiles).

Afin de finir en fanfare cette journée de détente quasi bouddhiste, je suis allée au cinéma, où mon magnum aux amandes a profité de l'obscurité pour se répandre sur la jambe droite de mon pantalon. Gris et blanc.

Et marron aussi, maintenant.

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Commentaires
S
Tu es sûre-sûre que tu ne vas pas finalement céder à l'appel conjoint des sirènes et de Georges ? Parce que niveau détente, c'est limite quand même je trouve... ;-)
M
Bon. Ben j'ai raté mon train; oui, ça arrive encore. Ben du coup je suis toujours à Lutèce, sous la pluie, comme une âme pas en peine, parce que finalement, Paris, j'aime bien. Parce qu'il y a plein de trucs à faire. Je sais pas, moi; visiter les catacombes, se perdre, chercher des endroits qui n'existent pas (que tu crois qu'ils existent mais en fait, ce sont de purs produits de ton imagination mais tu t'entêtes et du coup, tu as des ampoules plein les pieds et ça éclaire ton chemin parce qu'il est tard quand tu rentres. Mais comme tu es en bonne compagnie tu passes un chouette moment, et c'est ça qui compte finalement).<br /> Donc, du coup, je vais rentrer demain. Voilà.<br /> Alors Raf, merci beaucoup<br /> Zelda, je vais aller voir, je suis certaine que c'est comme un château de princesse, mais en mieux<br /> Maître affineur, je suis au regret de vous signaler que pour l'instant, les alpages ne me manquent pas. Mais c'est parce qu'il pleut;-)<br /> Madame De, je ne suis pas irascible, ça n'est que vile menterie; je suis très gentille mais j'évite de le montrer, parce qu'après, les méchants profitent<br /> EPQ, le bronzage s'entretient; enfin, pas aujourd'hui, mais dans l'ensemble<br /> Posuto, monsieur Carlo est un être bon<br /> Carlo, je vais encore rougir, arrête ça tout de suite ou je ne réponds de rien<br /> Re-Posuto, je refuse George parce qu'il est trop courtisé, ça m'épuise. <br /> Iilu, nan, c'est pas ma faute, c'est l'abominable informaticien fou qui réside dans la souris optique. C'est très rare, mais je n'ai pas peur.<br /> Raymonde, si si, ça compte quand même, mais pas beaucoup
R
Salut ! Je viens de découvrir ce blog par OSC. J'aime bien ton style d'écriture plein d'humour. Pas facile de faire rire, tu y parviens.. bien joué ! :)
Z
http://www.myspace.com/zeldadesign
M
vous manquez aux alpes, miss rouletabille:-)
Le Troisième Wagon
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