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Le Troisième Wagon
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14 décembre 2007

Vous attendiez des nouvelles d'un hôtel miteux

Vous attendiez des nouvelles d'un hôtel miteux typique? Je suis navrée, j'ai perdu mes super pouvoirs.

J'ignore à quoi je dois attribuer rock_n_rollcette perte, mais je n'ai été capable de dénicher qu'une maison d'hôtes absolument charmante, avec de petits rideaux de cretonne à fleur, et une literie tout-à-fait confortable, à peine instable.

Instable ai-je dit? Oui je l'ai dit, je fais ce que je veux. Nous verrons pourquoi tout à l'heure.

C'était parfait, jusque dans le moindre détail, jugez plutôt: une pendule Elvis Presley dans le salon (avec Elvis Presley qui montre l'heure avec ses bras), un accueil Suisse à l'avenant (imaginez un yödler coiffé en banane, ça vous donne l'idée), et une de ces insomnies telluriques dont je suis coutumière depuis une bonne quinzaine d'années. Ces insomnies ont cependant un bon côté,  elles me permettent de tester tous les équipements de l'établissement, pendant que les pensionnaires perdent leur temps à se reposer et à faire des rêves merveilleux. Ils ne savent pas ce qu'ils ratent.

Je suis descendue en pantoufles dans le salon, ne perdant pas l'espoir de m'endormir instantanément sur place, et j'ai attentivement observé l'horloge Elvis Presley (avec la petite lampe de poche qui me permet de communiquer avec les extra-terrestres).

J'ai été drôlement déçue.

Celui qui a eu l'idée d'une telle merveille n'a pas été jusqu'au bout de sa trouvaille, et c'est bien dommage.

Ce que je veux dire par là, c'est qu'une horloge Elvis Presley qui marque les heures en faisant "coucou" n'est pas crédible. Selon toute logique, chaque tranche horaire devrait être ponctuée d'un extrait de "jailhouse rock", on devrait même se faire un devoir d'esquisser de façon systématique quelques figures acrobatiques.  tango

Ainsi que de vigoureuses amplitudes pelviennes.

Pareil pour le tango d'ailleurs.

Ce serait un monde merveilleux, où chaque heure qui passe déclencherait une débauche de déhanchements suggestifs, même avec votre patron, ou votre facteur. Nous nous lancerions, tous, l'espace de quelques secondes, dans une folle compétition débridée de rock n'roll, et mon partenaire du moment m'appellerait Bille Haley (ah ah). Vous imaginez une horloge de ce style au restaurant? A la sécurité sociale? (c'est un mauvais exemple) Au trésor public?

Allez, je vous laisse y réfléchir une minute...

Vous avez vu comme c'est amusant?

Dans le cas d'une horloge à l'effigie de John Wayne (ça existe, j'ai vérifié), on se prendrait des coups de pétoires dans les oreilles, on mimerait des duels au milieu du désert Mojave, on pourrait même se jeter à plat ventre sous le bureau en poussant de petits cris effarouchés. Et après, nous irions tous boire un whisky à la cafétéria, les plus légères d'entre nous seraient entraîneuses de saloon, et les messieurs chiqueraient, et diraient  "damned"," blood n'guts" ou "holly shit", en bavouillant un jus noirâtre.

Dans un coin sombre, il y aurait un vague joueur de banjo, un peu inquiétant. Ce serait votre patron, il aurait des dents en or. Et des trous entre (je ne suis pas bien certaine de la syntaxe, là).

Tout ça grace à une horloge.

Ce serait un rudement bon moment.

lost_in_translation_park_hyattUn peu déçue par l'absence d'audace des horlogers, je suis remontée dans ma chambre, il était 2.00 du matin. Saviez-vous que certaines chambres d'hôtes sont équipées de lits à roulettes?

Lasse de chercher un repos réparateur, je me suis livrée à quelques petites expériences.

En prenant fermement appui sur le mur avec vos pieds, vous pouvez propulser votre literie, et vous avec, jusqu'au milieu de la chambre, et opérer une très légère rotation de l'ensemble en renversant tout sur votre passage. Vous explorez ainsi les quatre points cardinaux sans le moindre effort, afin de trouver l'emplacement exact qui convient à votre plongée dans les limbes.

En ce qui me concerne, c'est une croix sur une carte au trésor, les nuits de sommeil sont aussi rares qu'un dédé gagnant.

Il m'a semblé déceler une légère lueur d'effroi dans le regard du garçon d'étage lorsqu'il est entré avec mon petit déjeuner, et qu'il m'a découverte la tête à 10 cm de la corbeille, un pied battant furieusement l'air, et les deux mains arc-boutées sous le bureau. J'ajoute qu'un oreiller trônait près du radiateur (les nuits Helvètes sont fraîches en cette saison), et que la couette achevait d'opérer une retraite vers la porte de la salle de bain. feignasse

Mais j'ai fait comme si de rien n'était.

Après tout, il est à mon service, ce gueux.

Je sais qu'il est venu pendant la nuit, dans le noir dessein de me faire subir les derniers outrages, et de dérober ma maroquinerie et mon nécessaire de toilette. Il avait même probablement l'intention d'offrir ma crème hydratante à sa bonne amie, et de revendre mes chaussettes au marché noir.

Et c'est uniquement parce qu'il n'a pas été capable de déceler ma présence dans la pénombre qu'il ne m'a pas coupé les deux mains. Je suis d'ailleurs surprise qu'il n'ait pas buté contre la literie.

Alors son étonnement, je m'assois dessus.

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Commentaires
J
Reblochon ? Késsé, késsé ?
J
C'est un truc qu'on peut lire sur votre lien "Monde du Blog".<br /> Je dis que tant qu'on pourra lire des trucs passionnant comme, tout espoir n'est pas perdu...
M
Dites donc, Président, vous voulez qu'on cause reblochon? J'ai rien compris de votre truc entre guillemets, là. Vous faites ésotérique maintenant?<br /> Anna, louée sois-tu, j'avais moult effroiment!!!
A
Ne t'en fais pas trop pour ton foie, Mlle Bille, tant qu'il en reste un bout ça repousse, si, si.
J
J'ai vu que vous aviez un peu renommé/réorganisé vos liens, Bille, c'est coquet (D'ailleurs, merci pour Bar à Vin. Comme vous le disiez : tout ça se payera un jour. Hin, hin, hin...)<br /> Mais il y a quand même des trucs fantastiques dans vos liens, je cite :<br /> "Quand je fais un lien le mot qui abrite le lien devient bleu, mais le reste du texte reste noir dans l'interface administration".<br /> <br /> Puuutaaaiiin... Je le sens bien Prix Chantal Nobel de Sacha Distel, celui-là. Quelle puissance poétique ! Quelle belle verve ! (oui, ve fais, ve vovote un peu...)
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