A l'ImpossiblE, Nul si découvert. Pardon, n'est tenu.
Je suis très très déçue, "mission impossible 3" est un sombre bousin. Je me demande bien ce que j'attends de films pareils, étant par essence (et par gaz aussi) extrêmement réactive au vieux feuilleton de ma jeunesse dans lequel on voyait un Peter Graves impeccable à la mèche délicatement argentée (ce qui lui donnait un petit côté acteur-porno pas désagréable) donner des ordres incompréhensibles en plissant les yeux à Peter Lupus, Martin Landau et Barbara Bain (croyez le si vous voulez, mais je me souviens instantanément de tous les noms d'acteurs de séries w, c'est un don) et serrer la mâchoire lorsque son petit mini revox (le fin du fin de la technique à l'époque, c'est dire) s'auto-détruisait dans les 30 secondes (je signale qu'on retrouvera plus tard Martin Landau et Barbara Bain dans "Cosmos 1999", affublés d'un compagnon répondant au nom de Barry Morse, ce qui me fait encore rigoler 25 ans plus tard).
Oui mais là, on nous alléchait gras quand même. Non seulement il y a Lawrence Fishburne, qui, d'une manière inexplicable, provoque en moi des décharges nucléaires d'érotisme (je ne sais pas si c'est à cause de sa grosse bouche ou de sa petite vérole galopante, je me liquéfie chaque fois qu'il apparaît quelque part; ce type a un pouvoir magique), mais on nous promet en plus le plus saligaud de tous les saligauds de l'univers, et j'adore les saligauds au cinéma. J' échange (avec Grand Volontiers) 27 Obi Wan Kenobi contre un Hannibal Lecter. Quand on me promet le plus salopard des enfoirés, j'envisage donc un grand voyou extrêment classieux et cruel qui prend un malin plaisir à couper les ongles de ses prisonniers avec un cutter rouillé en 10 minuscules parcelles strictement identiques (les grands voyoux classieux sont également mono-maniaques). Ensuite, il les arrache une à une avec une pince à épiler sans un frémissement de narine, et il les jette avec dédain au chat Afghan qui ronronne entre ses mollets. Bien sûr, il parle avec un accent slave et porte un monocle. Cerise sur le gâteau: il collectionne les dés à coudre, ce qui lui confère une part d'humanité (je me demande si je ne suis pas en train de me ridiculiser en décrivant là une version légèrement décallée de Fantomas). Bref, je fantasme à tout-va sur les super-méchants de celluloïde.
Mais quelle déception bon dieu! Philip Seymour Hoffman est un tout petit garnement gras, limite je lui ricane au nez si je le rencontre un soir de pleine lune dans le château de Dracula. De toute manière, on ne le voit que 40 secondes, il en gaspille 20 à enfoncer une mini-bombe dans le cerveau de Tom Cruise (enfin bon, ce n'est pas lui qui se charge du sale boulot, c'est son âme damnée. Lui, il se contente de ricaner en faisant la moue), 10 à se nettoyer le plastron dans les toilettes du Vatican et 10 à se faire aplatir par un camion. Excusez moi, mais question cursus de vilain, on a vu plus étoffé.
Côté héros, on découvre que Tom Cruise a une nouvelle corde à son arc d'agent spécial, il sait faire l'amour dans un hôpital entre un haricot plein de scalpels et une lumière qui clignote. En outre, il court comme un play-mobile.
Je déconseille "mission impossible 3" aux gens munis de sontones et de piles cardiaques, aux épileptiques, aux amateurs de bon goût, à mes amis
Je déconseille ce film.