JinGlE BeLL, GraHaM (ce titre a reçu le pentacle de mousse au festival ésotérique de Menetréols-sous-Vatan)

10 janvier 2007

JinGlE BeLL, GraHaM (ce titre a reçu le pentacle de mousse au festival ésotérique de Menetréols-sous-Vatan)

telephone Wouaaa ho! -fis-je en exécutant dans mon futon un triple loots piqué arrière en quinconce commenté par Nelson Montfort- on nous prend vraiment pour des billes! Ai-je bien entendu? Est-ce que je dispose réellement de 966 minutes de communication téléphonique avec la Grèce grâce à la carte à code à 7,50 euros achetée sous le manteau à un buraliste peu scrupuleux (je dis ça parce que ça me parait vraiment louche)? Alors que mon dépassement forfait s'élève déjà à 59 euros pour 5 petits appels de rien du tout au cours desquels j'ai eu à peine le temps de me renseigner sur les conditions météo? Alors que le moindre SMS trans-Egée coûte tellement cher que je suis obligée d'en supprimer les voyelles afin d'alléger la facture (ce qui fournit par la même occasion un petit jeu désopilant qui ne fait rire que moi mais c'est déjà ça)?

Je m'explique. Je suppose que vous êtes tous passés par là, il arrive un moment dans le mois où votre forfait mobile expire, et où vous vous mettez à communiquer fébrilement par SMS au moyen d'un seul et unique message "I'm dead. Call me back". Il y a des gens que cet aveu met mal à l'aise, et qui préfèrent appeler malgré tout, quitte à se ronger les doigts jusqu'aux phalanges en supputant une note finale de magnat du pétrole. Personnellement, ce n'est pas le cas, mais je me laisse assez facilement surprendre par la complexité des abonnements, qui prennent en charge tel ou tel numéro mais pas ceux qui commencent par 0800 ou 0030 ou WX2712*. Comme par hasard, et là je soupçonne un complot, ce sont précisément ces numéros que je dois appeler chaque mois. A la date d'expiration, il me reste en général 77 minutes de communication sur mon forfait, que j'ai cependant allègrement dépassé de 92 euros. Il y a d'ailleurs là une corrélation qui m'échappe. Dans de telles conditions, téléphoner à n'importe quel numéro un peu comique revient à poser les fesses sur une mine et attendre qu'elle vous explose le pantalon.

Donc, lorsque la corne de brume dont j'ai équipé mon portable a retenti pour me signaler qu'attention tu vas encore brouter les patates le mois prochain dégreffe toi vite le blue tooth avant qu'il ne soit trop tard, j'ai cédé à l'appel des sirènes d'une carte à code, qui en plus vous procure d'intenses sensations fortes au moment du grattage, Dédé oblige.

7,50 euros , soit 0,033 secondes chez un opérateur de téléphonie mobile (à peine le temps de prononcer la première syllabe de "mayday" si vous êtes en train de vous faire trancher la gorge dans un bar louche): 966 minutes de communications chez les pro du grattage (largement de quoi expliquer à votre percepteur que la somme indécente à 4 chiffres qu'il vient de retirer de votre compte est aussi douloureuse qu'une ponction lombaire, à cette différence près que vous n'allez pas vous sentir vraiment mieux après). Soit grosso modo 3 billons de fois plus. Et ce pro du grattage est tout sauf un mécène, il fait encore du profit. Il y a là comme un petit truc insupportable, cette sensation lancinante d'être prise pour un cruchon dès que la technologie fait un bond en avant et devient incontournable (si si, le téléphone portable est incontournable. Si vous maîtrisez les techniques médiumniques, demandez à Roland de Ronceveaux ce qu'il en pense, je crois qu'il aurait volontiers troqué son cors pourri contre un Motorola). Cela dit, 966 minutes, c'est presque trop long, ça sent un peu l'arnaque. Du coup, j'ai vérifié à combien revenait l'appel pour être mis en relation avec le centre de contrôle du code (vous avez noté à quel point ce genre de phrase sentait Georges Orwell?): 59 euros (non, je rigole, mais ça coûte malgré tout le garde-manger de la famille 3 ours).

Vous voudrez donc bien m'excuser, mais je compte mettre à profit les heures qui viennent en essayant de maîtriser les techniques du petit télépathe illustré. Je vous ai déjà dit que j'avais des pouvoirs déments.

Je vous contacte d'ici 2017.

Si vous n'écoutez pas ce sketch de Lafesse (mon dieu comme j'aime ce monde), vous ne recevrez jamais mon appel. A prendre ou à laisser (je sais, je suis cruelle parfois).

Posté par Melle BillE à 13:00 - Commentaires […] - Permalien [#]