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Le Troisième Wagon
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1 octobre 2007

question catégorie, j'hésite souvent entre "vie quotidienne" et "monde extraodinaire"

pluie_de_tubaC'est un délicieux moment; un des meilleurs. Vous êtes au chaud sous votre couette, il doit être quoi, 7.00? Vous vous étirez, exactement comme un chat (enfin, vous aimeriez que ce soit comme un chat, mais en fait, vous vous étirez exactement comme un berger des Pyrénées. Le chien.). Vous envisagez le week-end sous les prétextes les plus délicieux, c'est un grand moment de joie, et puis vous vous renfoncez très mollement dans une espèce de flottaison absente. Pas un bruit au dehors, ou si peu? Quelques raclements de pieds, quelques gouttes de pluie, à peine un ou deux mouvements un rien suspects dans l'aube. Pas de quoi fouetter un canard, il fait humide; vous poussez un petit soupir de satisfaction, ça fait comme le son d'un morceau de caoutchouc dégonflé, très souple. Vous rassemblez vos membres et vous refermez les yeux (en fait, vous ne les avez même pas ouverts), vous allez vous rendormir bien au chaud.

Vous y êtes?

Vous aimez ça, hein?

Non.

Car vous voilà soudain projetée à l'intérieur de 10 cornets à piston, ce qui n'est pas banal.  Quelqu'un pourrait m'expliquer ce que faisait la fanfare militaire du 27eme BCA sous mes fenêtres samedi matin (et le premier qui ose prétendre qu'elle me jouait l'aubade va se prendre une torgniole DeLuxe, rien qu'avec le vent je fais tourner un champs d'éoliennes pendant 3 jours, et j'alimente en électricité une ville de la taille de poitiers)? Cela dit, ils ont joué "ghostbuster" et "in the mood", je suppose que c'est pour ça qu'ils sont venus sur la place; A la caserne, ça la fiche mal. Je crois que le chef d'orchestre, rendu fou par des années de "sambre et Meuse", avait organisé une hands_upéchappée belle discrète et sans prétention, afin de satisfaire  ses instincts contrariés. A l'heure qu'il est, lui et ses complices sont probablement au gnouf, à regretter amèrement cette petite escapade musicale.

Merci pour le réveil, c'était parfait. Mais la prochaine fois que vous faites ça sans prévenir, je catapulte une grenade direct dans le cornet du basson, on verra bien qui l'emportera. 

Et puis je suis allée à Genève, cétait vraiment chouette (la locution "vraiment chouette" sera introduite dans l'édition 2008 du petit Larousse. Je le sais, j'ai mes sources. C'est la raison pour laquelle elle est très fréquente sur ce blog, je tiens à rester une femme dans le vent).

Surtout lorsque le directeur de l'hôtel bien cossu que j'étais chargée de découvrir m'a fait descendre au sous-sol, en omettant de me préciser que la peinture de la rampe était fraîche. Je suis désolée, mais une rampe, c'est fait pour se tenir. ET LES PANNEAUX INDIQUANT LA PEINTURE FRAICHE, C'EST PAS FAIT POUR LES GNOUS! Sinon, on mettrait autre chose. Du coup, j'étais un peu gênée avec ma paume toute blanche, et surtout, j'étais horriblement confuse de laisser derrière moi une empreinte de gibbon au beau milieu d'une surface immaculée. Ça va lui faire un choc, à monsieur Sprunz, lorsqu'il va la découvrir (vous pensez bien que je n'ai rien dit. Après un tel aveu, tout le monde se retrouve dans une situation un peu floue où personne n'ose gifler personne, ce qui plombe un peu la spontanéité de la conversation).

Ensuite, je suis allée rendre visite à un type pas possible, qui écoute vos vies antérieures et vous explique pourquoi vous avez un quotidien peu harmonieux (si votre quotidien est harmonieux, vous n'avez aucune raison d'aller voir un type pas la_reine_de_sabillapossible. Ne discutez pas, il pourra vous le confirmer, le malheur et le mal-être sont ses fonds de commerce. Il en vit très bien d'ailleurs, son cabinet est truffé d'antiquités et d'objets précieux, on s'attend à voir arriver un commissaire-priseur à tout instant). Si vous ne vivez pas très bien, ça n'a rien à voir avec votre pouvoir d'achat, ni avec votre santé vacillante, c'est parce que vous n'avez pas coupé vos canaux transitoires. Bien. Un déboulonné du citron de plus, ça faisait longtemps. Quelques visites et centaines de francs Suisses plus tard, il vous impose les mains sur le plexus, il a le pouvoir de guérir vos écrouelles, c'est un type fantastique.  Ça fera 400 francs suisses merci. Non, je préfère du liquide.

Et si votre quotidien ne se débouche pas, c'est parce que vous n'avez pas suivi ses instructions à la lettre ( parce que vous vous doutez bien qu'il y a plein de trucs rébarbatifs à faire entre les séances, ne croyez pas que le bien-être soit un dû, malgré ce qu'on a pu vous raconter dans vos jeunes années). Une chose assez sympathique, il préconise de satisfaire sa faim dès qu'elle se manifeste, sous quelque forme que ce soit. C'est ainsi que sa clientèle s'est peu à peu transformée en une bande d'obèses démoralisés, dans un pays où vous achetez des toblerones géants à tous les coins de rue; certains même sont gratuits, ce qui favorise l'addiction. C'est leur faute s'ils sont devenus obèses, ils n'ont pas suivi les instructions à la lettre (pour ce genre d'individu, c'est aussi votre faute si vous êtes bossu et contrefait, vous n'avez pas suivi les instructions à la lettre). J'ai eu très peur qu'il ne me sonde de son regard bleu métallique, et qu'il ne découvre ainsi que j'avais ruiné la rampe du grand escalier de l'hôtel de monsieur Sprunz, on prête toujours à ce genre de personnage des dons extra-lucides. En tout cas, il n'a rien dit, il s'est contenté de répondre à mes questions par monosyllabes assez confuses. En fait, il parle comme Michael Lonsdale. Il va falloir que je réécoute la bande.

Un éclat de rire intérieur plus tard, j'ai retrouvé un ami qui, météo frileuse et Suisse oblige, m'a entraînée dans un de ces endroits louches où, après quelques verres d'alcool frelaté, vous vous retrouvez à onduler de manière indécente.

A cause du rouli, parce que dansevous dînez sur un bateau, et que le lac Léman en colère, c'est comme le cap Horn, sauf que le capitaine est Suisse, bien rasé, et qu'il n'a pas les cheveux filasses et tout collés par le sel et les embruns.

C'est fou à quel point la ligne de flottaison d'un navire peut avoir raison de la vôtre. Vous découvrez que vous êtes capable d'inventer une danse, de faire des calembours effrayants sans rougir, et de développer des théories incohérentes à propos d'à peu près tout. Avec énormément de conviction.

Vous maîtrisez parfaitement le Milglouche, et vous êtes probablement la seule. Rien que pour ça, votre auditoire est hypnotisé, ça n'est certainement pas pour votre décolleté qui frôle bien malgré vous le 1417 Celsius. A cause du gîte.

Et puis, au moment de rentrer, vous croisez votre reflet dans un miroir. Un reste de lucidité vous fait prendre conscience que cette fois-ci, la ligne de flottaison du bateau n'y est pour rien, vous avez une silhouette de frahan flamand rose. Sauf que vos genoux continuent de fonctionner dans un sens à peu près humain (Rappelez vous à quel point il est désagréable de ne pas maîtriser totalement sa motricité). Emmener quelqu'un dîner sur un bateau un soir d'orage est la pire chose que vous puissiez faire, à moins que vous ne souhaitiez rompre le romantisme naissant. Auquel cas c'est une excellente solution. Bravo, vous êtes machiavélique.

Grosso modo, de profil, vous ressemblez à un "S", mais un "S" vivant (et si vous ne me croyez pas, regardez un peu la photo ci-contre et vous vous rendrez compte, tout soudain, comme une illumination, que cette silhouette n'a effectivement rien à voir avec un "R"). Vous vous duel_des_titansrepassez le film de la journée, très vite. Et pas nécessairement dans le bon sens, puisque vous vous dîtes que vous avez peut-être dansé sur "in the mood" dans le cabinet d'un type un peu louche qui vous offre des toblerones géants tout en suggérant que vous n'avez pas coupé vos canaux transitoires, mais que la peinture était fraîche.

Vous avez raison, c'était un peu long. Il faut dire, à ma décharge, que, parfois. Bien sûr.

C'est bien pour ça que je ne vous raconte pas le Dimanche.


PS: Sous la pression de cet ami, je me suis inscrite à un club de plongée. Je vous serais reconnaissante de bien vouloir lui envoyer  des colis de déchets divers et variés, si possibles moisis. Je tiens son adresse à votre disposition.

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Commentaires
M
ne te pose pas la question, Marie; c'est un tout!!!!<br /> ;-)))
M
Je me demande parfois ce que je préfère entre les commentaires, leurs réponses et tes articles Miss Bille :)))<br /> <br /> Ah, oui j'oubliais, dans ma ville, c'est 4 fois par an que les fanfares défilent à l'aube (6 hr du mat et toujours le dimanche) mais les responsables ont quand même la correction d'inscrire dans la gazette locale : Réveil au tambour le .... quelques jours avant le dit chambard ! Mais c'est vrai que cela surprend à chaque fois :)<br /> <br /> Bises à toi Bille<br /> Marie
M
Allez, mes Posuto préférés, c'était pour rireeeeuuuuuuuu<br /> STV, vous avez le droit de le penser, mais vous comprenez que ce genre de réflexion puisse faire jaser; après, des gens qui me jugeaient jusqu'alors terriblement sérieuse et incroyablement équilibrée risquent d'avoir des doutes. Un peu de finesse, bon dieu!<br /> Leila, j'ai tenté de mettre un message sur le votre, mais bernique rien à faire. J'y ai découvert une poésie fine et légère, et vous avez un truc en vous que j'ai égaré il y a quelques temps. Merci pour ça. Et vous me faites un bien beau compliment. Bienvenue aloha.<br /> Nath, ainsi le magazine première a enfin pensé à créditer les photos de mon nom? Il y a des années que je me bats pour ça. Justice est faite. Merci.
N
le george il est en couverture du première de d'octobre que je viens de recevoir. Comme il est photographié en train de se rasé, je suppose que c'est toi qui l'a pris en photo au réveil hein ?<br /> <br /> Le yul brynner, je le préfère sans ses cheveux, mais son regard est bien là brrrrrr
L
Cela fait un moment queje rend visite à votre blogue complètement décalé et ça me fait un bien fou.<br /> J'adore.
Le Troisième Wagon
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